Rencontre avec Clelia Cafiero, cheffe d’orchestre
Le samedi 8 juin à 21h30 fêtera le retour Carmen, opéra de Bizet, aux Chorégies d’Orange où le théâtre antique s’annonce bien rempli. Les quelque 8000 places de l’hémicycle romain ont trouvé preneur. Mis en scène par Jean-Louis Grinda, cet opéra bouffe, daté de 1875, sera dirigé par la maestra italienne Clelia Cafiero.
Clelia Cafiero ne boude pas son plaisir de venir diriger un opéra aux Chorégies d’Orange. qui plus est, il y a peu de temps, elle était voisine du festival estival puisqu’elle a passé un an comme cheffe assistance à l’Opéra de Marseille où justement elle a dirigé une représentation de Carmen l’opéra de Bizet, à l’invitation du directeur de la maison phocéenneMaurice Xiberras. Cette fois, elle est seule aux manettes pour assurer la direction de cet opéra bouffe à la française devant l’Orchestre national de Lyon.
Si pour d’aucuns les années Covid ont perturbé leur carrière, celles de Clelia Cafiero l’ont lancée, explique-t-elle : « Je pense qu’il y a une authenticité dans la musique et qu’elle aide les gens, elle permet le rapprochement des gens. A Marseille, j’étais souvent seule avec les musiciens. J’ai cherché comment on pouvait continuer à proposer de la musique. On avait des projets comme ce concert en streaming qui compte maintenant 30000 vues. C’était encourageant. On a fait des concerts pour les abonnés. Ces concerts ont été vus et on m’a rapprochée et j’ai signé un contrat à l’Opéra de Nantes-Angers. Je dois y retourner en 2024 pour une Tosca. »
Elle ajoute que si elle a beaucoup d’idées, Clelia Cafiero se souvient qu’elle doit mesurer le chemin à accomplir : « Il faut même être très humble quand je fais référence à de grands chefs. Je pense que le rôle du chef est celui d’être au point de convergence de mon intention musicale, du confort des artistes solistes, des musiciens d’orchestre et du metteur en scène. Il faut s’appuyer sur les artistes qui ont cette expérience. Mais même s’ils sont célèbres ils doivent se sentir en confiance. Si le chef obtient des rôles titres 70% de feeling, alors c’est gagné. »
Clelia Cafiero n’oublie pas qu’elle gravera le mur du théâtre antique de son nom : « Les Chorégies ce ne n’est pas une salle comme les autres, c’est une responsabilité de diriger ici. Les plus grands directeurs sont passés ici, il y a une tradition à respecter. »
Dans le rôle du Remendado
Rencontre avec Jean Mianay, ténor
Pour la 4e fois en quatre ans, le ténor Jean Miannay est invité aux Chorégies d’Orange. Il sera de la distribution de Carmen de Bizet avant de rejoindre l’Atelier-studio de l’opéra du Rhin : « Ce sera une année stable, mais surtout ça va me permettre de travailler la technique autrement qu’en école. »
Après ses années estudiantines à Lausanne, il lorgne de l’autre côté du Rhin pour étendre sa carrière : « J’ai fait une production à côté de Berlin, ça a bien marché et en Allemagne il y a plus de travail qu’en France. » Dans cette production signée Jean-Louis Grinda, Jean Miannay a mis les bouchées doubles puisqu’il a assuré les répétitions de deux rôles : Le Remendando pour lequel il est engagé par le festival lyrique, mais aussi Don José, puisque Jean-François Borras le rôle-titre était pris dans une production à Toulouse.
Pour Jean Miannay, c’était un défi d’aborder un rôle phare : « Avant d’accepter, j’ai pris conseil auprès de mon entourage. Et puis, c’était des répétitions, car je sais que ce rôle sera pour plus tard mais je l’ai abordé dans de bonnes conditions. Et puis, c’est ce personnage et ce rôle qui m’a donné envie d’être ténor. »
Dans le rôle de Mercedes
Rencontre avec Eléonore Pancrazi, mezzo
Les fidèles des Chorégies s’en souviennent, la Victoire de la Musique 2019 est venue aux Chorégies, c’était au milieu des lauréats de l’Adami. Cette fois, Eléonore Pancrazi passe de la cour Saint-Louis au théâtre antique : « Je ne sais pas si on peut dire qu’avec un concert j’ai chanté ici. On m’avait averti que l’acoustique au théâtre est étonnante. Là, c’est dans la cour des grands. Pour moi, le rôle de Mercedes était un passage obligé. »
La mezzo ne boude son prix aux Victoires de la musique : « C’est une belle visibilité et quand j’entends des personnes du public me dire qu’elles ont pour moi, c’est touchant. » Eléonore Pancrazi fait confiance à la vie répond-elle quand on lui parle de sa carrière et de son avenir : « Il y a des rôles qu’on vous propose trop tôt, d’autres tard, c’est ainsi. Rosine par exemple, je devais le chanter pendant les années Covid et quand la production est reparti je n’étais pas disponible. Ça veut dire aussi que je travaillais. Ce qu’il faut c’est se préparer quelque soit la salle ou le lieu. » Ce qui l’inquiète, c’est la suppression d’une production à Lyon : « Quand on annule un an avant, on a le temps de se retourner mais quand c’est du jour au lendemain… »
Le programme 2023
Les Chorégies d’Orange présente :
- Le dimanche 2 juillet : Récital de Khatia Buniatishvili ;
- Le vendredi 7 juillet : Ciné Concert Le Mécano de la générale ;
- Le samedi 8 juillet : Carmen de Bizet ;
- Le mardi 11 juillet : récital Evgeny Kissin ;
- Le jeudi 13 juillet : Scène émergente ;
- Le samedi 15 juillet : Ballet du theatro alla Scala de Milan ;
- Le mardi 18 juillet : Eastwood symphonic ;
- Le lundi 24 juillet ; Gala Verdi avec Anna Netrebko et Yusif Eyvasov ;