Chorégies d’Orange : Le Mécano de la Générale poursuivi par la pluie

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Décidément, Buster Keaton traîne son image de maudit. Il a fallu attendre les années 1950 pour que le public lui laisse la place qu’il mérite dans l’histoire du cinéma et plus encore au cinéma muet.

Le Mécano de la Générale, son film signature était à l’affiche des Chorégies d’Orange ce vendredi soir et lui aussi a subi les aléa de la météo. La pluie s’en est mêlée. Oh quelques gouttes à 20 minutes de la fin, suffisant pour que l’Orchestre national Avignon-Provence plie bagage cinq minutes. La pluie s’est invitée à nouveau deux minutes avant que le mot fin s’accroche au mur du théâtre antique.

Quelques minutes manquantes suspendant les rires du public, ruinant les saluts envers la cheffe d’orchestre Debora Waldman et son ensemble. Un salut et des rappels qui auraient été bien mérités tant la performance était grande, pour illustrer ce long-métrage de 1907 qui a inspiré tant d’autres films parlant jusqu’à aujourd’hui.

Si le public est captivée par les aventures sur l’écran, la musique image les péripéties de Johnnie (Buster Keaton) interdit d’aller à la guerre de Sécession car le Sud manque de conducteur de locomotive qualifié. A ce jeu d’ombre et du lumière, rendant les situations pathétiques ou héroïques, Debora Waldman soigne le détail, trouve les nuances, les couleurs des joies et des peines qui mettent en accord les sens du spectateur. En réussissant cette harmonie, les gradins romains ont retrouvé le rire de l’innocence de l’enfant qui veille en nous.

L’hémicycle appréciera à nouveau Debora Waldman et la phalange avignonnaise le mardi 18 juillet à 21h30, toujours au théâtre antique dans un autre registre, plus jazzi avec Kyle Eastwood et son quintet qui a choisi d’interpréter les musiques de son père Clint, dans Eastwood symphonic.