Le festival des Chorégies d’Orange laisse une place dans son programme aux jeunes artistes, un rendez-vous baptisé la Scène émergente. Ce jeudi, au Palais des Princes, cette soirée fut pleine de fantaisie et surprises, apportant un brin de fraicheur dans un monde lyrique qui tient à ses traditions et à ses rigueurs, souvent excessives. Fantaisie certainement nécessaire au renouvellement du public et la démocratisation de la musique classique, ou dite savante, bien trop corsetée.

La première surprise fut la venue du jeune pianiste orangeois de 15 ans, Maximilien Celles, il a interprété un Impromptu de Schubert. Le jeune homme avait tout bonnement écrit à la direction du festival pour participer à Musiques en fête. Sans aller à Musiques en fête, il a fait ainsi son entrée aux Chorégies, le directeur Jean-Louis Grinda répondant à son appel en lui offrant la possibilité de se produire dans un festival.

La seconde surprise fut le son du galoubet et tambourin mêlé au piano de Kira Parfeetvets qui accompagnaient les chanteurs. Le Capoulié des Félibriges à d’autres heures, Paulin Reynard, n’hésitant pas à délaisser le temps du concert sa casquette de directeur de production du festival pour devenir instrumentiste, dans cette interprétation de l’Arlésienne de Bizet, adaptée pour les deux instruments provençaux et pour piano.

Il avait auparavant donner le ton au galoubet seul dans une chanson d’amour provençale reprise par la soprano Emy Gazeilles, formée au lycée Aubanel à Avignon, à la maîtrise de l’opéra Grand-Avignon et au conservatoire de la cité des papes. Ce n’était pas la seule vauclusienne sur le plateau puisque elle était rejointe par le contre-ténor Rémy Bres-Feuillet. La mezzo Floriane Hasler, à l’accent plus pointu que ces collègues de plateau, complétant le trio de cette soirée.

Outre ces clins d’œil géographiques, la musique n’a pas été mise de côté pour autant avec un programme éclectique couvrant la période baroque avec Haendel, classique avec Mozart, glissant chez Rossini avant d’aller à Verdi, Gounod, Massenet,  Bizet ou Saint-Saëns.

Cette palette fut moins traditionnelle qu’à l’accoutumée, dans ce type de concert pour faire découvrir les voix lyrique de demain.

Bruno ALBERRO

 

Au programme des Chorégies d’Orange :

  • Le samedi 15 juillet : Ballet du theatro alla Scala de Milan ;
  • Le mardi 18 juillet : Eastwood symphonic ;
  • Le lundi 24 juillet ; Gala Verdi avec Anna Netrebko et Yusif Eyvasov ;

Renseignements aux Chorégies d’Orange