La soprano Alexandra Marcellier chantait Michaela dans Carmen, opéra de Bizet à l’affiche des Chorégies d’Orange, édition 2023. La Perpignanaise, Révélation aux Victoires de la musique, revient sur son parcours, les rencontres qui l’ont amenée au chant lyrique. Elle cite volontiers, sa première professeur de musique ou encore la mezzo Béatrice Uria Monzon ou Cecilia Bartoli.
Ce qui la touche est perceptible, dès qu’elle entend un nom ou un lieu ; on l’entend à sa voix qui mue. La soprano lyrique Alexandra Marcellier est plus émue quand elle évoque son chemin musical, se rappelant ce premier contact en écoutant dans sa classe en primaire une artiste qui était violoniste et altiste : « C’était à l’initiative du conservatoire de Perpignan. A la fin, toute la classe voulait prendre des cours. C’est ce que j’ai fait. La voie vers le lyrique s’est prise plus tard. Maman me dit que Cécilia Bartoli chantait à la télévision. Bien entendu, j’étais ado, j’ai dit que ça ne m’intéressait pas. Quand maman est sortie, j’ai regardé toutes les vidéos que je trouvais. C’est comme ça que je me suis tourné vers le chant. » Le hasard a fait qu’Alexandra Marcellier a partagé la scène avec Cecilia Bartoli : « Je lui ai bien entendu raconté l’anecdote. »
Le Conservatoire de Bordeaux lui ouvrira ses portes et Béatrice Uria Monzon ses bras à un moment de sa carrière où Alexandra Marcellier confie qu’elle était au point mort : « Elle m’a présentée à l’Opéra de Saint-Etienne et j’ai été retenue pour chanter Madama Butterfly (NDLR de Puccini). Béatrice c’est une personne généreuse, c’est la simplicité même. Je lui dois beaucoup. »
Si d’aucuns pensent que les paillettes et la popularité se gagnent aisément dans les métiers de la scène, Alexandra glisse que ce n’est pas si facile : « Par exemple, on paye pour s’inscrire à Pôle emploi de l’opéra, ça coûte 200 euros par an. Si on le faisait pour toutes les professions les gens manifesteraient. Les études sont chères, il faut payer les inscriptions aux concours, la pianiste qui vous accompagne, les masterclass, les frais d’hôtels… C’est un lourd investissement que ce soit pour la famille ou pour vous si votre famille n’a pas les moyens financiers. »
Si le rôle de Cio-Cio San de Madama Butterfly l’accompagne au fil des ans et des programmations, Alexandra Marcellier n’éprouve pas un grand intérêt pour Michaela opéra de Carmen qu’elle a interprétée aux Chorégies d’Orange pour cette édition 2023 : « Il y a un bel, un beau duo et c’est tout. Elle n’est pas avec les autres personnages de l’opéra Bizet. Pour moi elle représente les racines, je me sens un peu comme elle. Moi-aussi je viens de la campagne, d’un petit village. » Disant cela, son accent catalan revient au galop sans que la soprano ne le masque.
N’est-ce pas ceci l’authenticité ?
Renseignement à Alexandra Marcellier