Pour sa première venue aux Chorégies d’Orange, avec sa création 2023, “Les Saisons”, donnée vendredi au théâtre antique, le chorégraphe Thierry Malandain a peint la lumière, celle du renouveau, celle qui veille en chacun de nous. En première partie, le directeur du Malandain Ballet Biarritz a fouillé “L’Oiseau de feu”, de Stravinski. La quête de lumière est le cœur de cette recherche.
Le chorégraphe Thierry Malandain assume son néoclassicisme et tout laisse à dire qu’il eu sans raison très tôt. Alors que pour la nouvelle vague, sa forme pouvait sembler désuète, il y a 40 ans, quand jaillissaient les Bagouet, Carlson, Ailey, Forsythe, Cunnnigham ou Nadj. Thierry Malandain, comme Jean-Christophe Maillot à l’Opéra de Monte-Carlo, lui est resté fidèle à sa formation classique au fil de ses quelque 80 créations.
Vendredi 12 juillet, pour sa première aux Chorégies d’Orange, il suffisait de décompter les minutes d’applaudissements pour mesurer le bonheur que Thierry Malandain a offert aux gradins romains dans son spectacle baptisé Les Saisons. Ce titre convenait à la seconde partie où le chorégraphe a dessiné ses tableaux inspirés de la musique de Vivaldi lui empruntant les « Quatre saisons » qu’il a imbriquée aux pages moins connues de son contemporain : Giovanni Antonio Guido.
Si le chiffre 4 inspire Thierry Malandain, il ne se limite pas à dépeindre la seule matière, celle de la terre où nous posons nos pieds. Que serait l’Homme sans la poésie, sans quête de beauté, interroge Malandain ? Alors, il repousse le noir matériel des quotidiens pour élever l’âme, effacer le deuil et couper les ailes de la mort de la pensée. Celle du rêve transcendant la vie humaine, de celui qui cherche l’espérance d’accéder à un univers où la beauté règne.
Dans sa première partie, Thierry Malandain livre sa vision de “L’Oiseau de feu” de Stavinski, une pièce de 1910, que le compositeur a reprise en plusieurs fois. Là aussi, le chorégraphe se met en quête de la lumière dans une lecture plus directe. Rappelant “2001, Odyssée de l’espace” où dans ce film Stanley Kubrick offre la Connaissance à l’Humanité.
Là, avec“L’Oiseau de feu”, Thierry Malandain dessine cette lumière est en nous, qu’il faille la révéler. Pour cela, il faut renaître pour revivre. Dans sa chorégraphie, Thierry Malandain joue avec les couleurs, noir et blanc ne suffisent pas pour délaisser l’ignorance. L’Oiseau de feu, de rouge vêtu, rassemble et convertit, comme la Lumière réunit autour d’elle. Chez Malandain, « L’Oiseau de feu » est un messager qui vient bousculer nos habitudes de terrestres et nous montrer un autre chemin.
Credit photo Les Chorégies
Au programme des Chorégies d’Orange :
- Mardi 16 juillet : Black legends, le musical ;
- Jeudi 18 juillet : Récital Edgar Moreau ;
- Dimanche 21 juillet : Récital Scène émergente ;
- Lundi 22 juillet : Tosca de Puccini en version concert.
Renseignement aux Chorégies d’Orange