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Edgar Moreau au pied du Grand mur. Photo Philippe Gromelle.

Sur la scène du théâtre antique, les Chorégies d’Orange ont accueilli le violoncelliste Edgar Moreau qui interprétait Les Suites de Bach. Une soirée inattendue dans un festival de la dimension d’Orange où on s’attend à des décors imposants. Là le public venait découvrir un interprète seul au cœur d’un monument.

Ce jeudi 18 juillet prenait une dimension sacrée.

A la dimension de la musique que sont les Suites de Bach pour violoncelle seul, il fallait un écrin unique à son genre. Pourquoi ne pas jouer avec les contraires et placer le musicien au cœur d’un monument aussi imposant que le théâtre antique d’Orange. C’est le pari osé tenté par les Chorégies d’Orange. D’aucuns pouvaient se dire qu’un seul interprète sur une scène aussi surdimensionnée  que la scène romaine n’avait pas de sens ; que quelque trois heures assis sur des gradins seraient trop longues et par trop inconfortables, que ne sont-ils pas trompés !

Les absents, ceux qui disent aimer la musique classique dans un espace original, à un instant unique, ne peuvent que regretter d’avoir bouder le déplacement en Provence, car ces trois heures ont été magiques, faisant oublier l’inconfort des gradins romains.

Il est vrai que les Chorégies d’Orange, organisateur de cette soirée, hors du temps, avait invité Edgar Moreau. Le violoncelliste fait partie des grands de sa génération, invité qu’il est dans les salles les plus prestigieuses. Le festival lui a proposé d’interpréter les Suites de Bach pour violoncelle seul. Lui et son instrument avec dans le dos comme unique décor l’immense mur de 70 mètres de long pour 37 mètres de haut. Et pourtant, ce fut lui qui fut le géant au milieu d’un demi-cercle de projecteurs, pour le visuel, et créer une forme d’intimité avec le public.

Sans son salon ô combien particulier, Edgar Moreau nous recevait, en toute simplicité, du Prélude de la Première suite, sans doute la partition la plus connue, jusqu’à la Sixième suite plus virtuose. Le jeune trentenaire a montré sa capacité à captiver le public. Un Edgar Moreau appliqué dans sa lecture et son interprétation. Il s’est libéré dans la troisième Suite où il nous a transporté entre ciel et terre. Il s’est sorti avec facilité des difficultés de la Quatrième dans sa tonalité en mi bémol.

Pour donner sa Sixième suite, Edgar Moreau est descendu dans la cavea, au cœur même du public pouvant apprécier au plus près la virtuosité offerte dès le Prélude et des cinq danses à suivre.

Au rappel, Edgar Moreau a repris le prélude de la Première. Montrant ainsi les variantes de l’hémicycle romain à l’acoustique incomparable.

Pour beaucoup, Bach est considéré  comme Dieu le père, que sa musique a un aspect sacré.

Le temps d’une soirée, il a trouvé en Edgar Moreau son messager.

 

 

Au programme des Chorégies d’Orange :

  • Dimanche 21 juillet : Récital Scène émergente ;
  • Lundi 22 juillet : Tosca de Puccini en version concert.

Renseignement aux Chorégies d’Orange