Ah ! Que ça fait du bien ! Dans la morosité actuelle dictée par la guerre, la politique, l’actualité, le pouvoir d’achat, les prix à la hausse, un moment de pur bonheur fait du bien, à l’âme et aux oreilles. Comme ce concert de la Scène émergente, programmée par les Chorégies d’Orange, ce dimanche soir, pour cette avant-dernière soirée du festival 2024 où ce lundi 22 août s’affiche Tosca de Puccini.

On pourrait dire même, enfin une soirée lyrique car depuis “Musiques en fête” ce 19 juin, l’art lyrique était en berne aux Chorégies.

La direction du festival avait invité Claire Antoine et Héloïse Poulet, sopranos et le ténor Léo Vermot-Desroches. Bien en a pris au trio accompagné par la pianiste Kira Parfeevets d’aller chercher dans un répertoire inhabituel des arias plus enjouées et des thèmes moins sombres et moins dramatiques que souvent proposent les airs d’opéra.

A ce jeu du badinage, Héloïse Poulet a montré une maîtrise sans faille. Pour ne citer que son interprétation de “The girl in 14G” où elle joue, autant qu’elle chante, l’histoire de cette locataire entre une chanteuse lyrique et une chanteuse de jazz. Passant des difficultés de l’air la Reine de la nuit au scat et ses vocalises. Délirant !

Dans un registre plus classique, Claire Antoine a fait montre de délicatesse vocale en duo dans Mozart « Le Nozze di Figaro » et seule sur scène dans l’air de Lauretta, extrait connu de l’opéra « Gianni Schicchi » de Puccini.

Le ténor Léo Vermot-Desroches n’était pas en reste dans cette soirée, bien que diminué par une gorge en souffrance, comme cela avait été annoncé en début de concert. Cela ne s’est pas senti, attentif à ne pas aller dans l’excès. Devant un public averti, il s’est mis dans le ton en interprétant, facétieux, “Il était une fois…”, l’air des Contes d’Hoffmann d’Offenbach.

Bruno ALBERRO

 

Photo crédit Philippe GROMELLE

Au programme des Chorégies d’Orange :

  • Lundi 22 juillet : Tosca de Puccini en version concert.

Renseignement aux Chorégies d’Orange