
La première édition de Jean-Louis Grinda
Arrivé avec un an d’avance à la direction des Chorégies d’Orange, Jean-Louis Grinda signe cet été sa première programmation pleine et entière. Une édition inscrite sous le signe de la nouveauté avec en haut de l’affiche les opéras de Mefistofele de Boito et Le Barbier de Séville de Rossini, jamais produit à Orange. Le premier a bien été donné à l’abri du théâtre antique, mais c’était en 1905.
Depuis son arrivée en cours de l’année 2016, Jean-Louis Grinda, qui se partage entre la direction de la maison d’opéra et le festival lyrique orangeois, avait annoncé que le schéma ancien avec un taux d’autofinancement de plus de 80 % avait vécu. Ce ratio fragilise le festival dont le budget dépasse les cinq millions d’euros, même si les recettes de billetterie augmentent d’année en année, même si la structure fonctionne avec cinq employés permanents.
Un fonctionnement Ô combien singulier.
Cette situation paradoxale est une des conséquences du manque de soutien des institutionnels, puisqu’à epsilon près les subventions n’ont pas bougé depuis vingt ans, même si de temps en temps, et tour à tour l’Etat ou la Région ont fait un effort, même si la Ville avance la prise en compte de charges supplétives de quelque 800 000 euros.
2018 est donc une page qui se tourne pour le festival lyrique avec une nouvelle structure gérante qui se met en place, par le biais d’une Société publique locale, présidée par la Région avec dans le tour de table : le Département de Vaucluse et la ville d’Orange. Exit donc l’association qui tenait les rênes depuis 1971 quand le ministère de la Culture avait réparti le champ culturel pour réserver le lyrique à Orange ; le théâtre étant attribué à Avignon, afin d’éviter la multiplicité des genres et réduire la concurrence culturelle.
L’association a dû modifier ses statuts pour transférer ses compétences à cette SPL, elle pourrait garder un rôle en siégeant dans un conseil parallèle. En tout cas, si le nombre d’adhérents se maintient, elle apporterait quelque 100000 euros de dons au festival.
Ce qui n’est pas négligeable quand l’argent public fait défaut.
B.J.
Programme des Chorégies 2018
Mefistofele : opéra de Boito
Jeudi 5 juillet & lundi 9 juillet à 21h45
Dimanche 8 juillet à 21h45
Concert des Révélations classiques de l’Adami
Lundi 16 juillet à 18 heures cour Saint-Louis
Il barbiere di Siviglia opéra de Rossini
Mardi 31 juillet
& samedi 4 août à 21h30.
Récitals dans la cour Saint-Louis à 18 heures
Karine Deshayes
le jeudi 5 juillet
Edgardo Rocha le samedi 8 juillet
Eva-Maria Westbroek le mardi 31 juillet
George Petean le samedi 4 août
Mefistofele
En 1868, Boito (1842-1868) a tout juste 26 ans quand il présente Mefistofele son opéra inspiré de Faust de Goëthe. Le compositeur italien suivi en son époque par Verdi au sommet de sa gloire se place dans le sillage de Berlioz qui a écrit La damnation de Faust et du Faust de Gounod composé en 1859.
Mefistofele sera le seul opéra italien inspiré par la fiction du poète allemand.