Après avoir fêté ses 20 ans l’an passé, le festival Liszt en Provence se poursuit cette année, au château Saint-Estève à Uchaux (84),  avec un concert d’ouverture le 22 juillet, quatre en août, un en septembre et un octobre. En prenant le nom de Liszt, on comprend bien que ce festival, dirigé par Thérèse Français, est dédié au piano, sous des formes variées. Même si les habitués des lieux noteront une entorse à une règle non tacite, pour la clôture de cette 21e édition, avec la venue du claveciniste Jean Rondeau, le dimanche 7 octobre.

Thérèse Français reçoit dans la salle de musique, entourée de copies de portraits de compositeurs romantiques. Liszt se tient à gauche, au-dessus de deux pianos, à droite Schubert. L’hôtesse rappelle que le mot récital vient de l’anglais et que Liszt disait en 1840: « Le concert, c’est moi. » Elle  confie que le plus dur pour elle est de faire des choix, pour arrêter la programmation du festival. Thérèse Français glisse que souvent les solistes ou duo viennent roder un répertoire avant de le jouer en concours ou de graver : « Nous sommes très sollicités. Je reçois beaucoup de CD, tout au long de l’année. Pour moi, c’est difficile de dire non à un artiste ou de ne pas les inviter à nouveau. » D’autant qu’avec un budget de 50000 euros, sans aucune subvention, les folies sont interdites, explique la présidente des lieux qui compte 70 adhérents à son association.
Alors l’essentiel des recettes provient de la billetterie, en remplissant une jauge de 150 places.
Comme partout ailleurs, elle note un vieillissement de son public : « Toutefois, avec l’apport du site Internet, je remarque la venue de novelles personnes, souvent un public allemand ou suisse. »
Thérèse Français est bien consciente que sans subventions, la conséquence est d’afficher des prix plus chers : « On est dans les mêmes prix que La Roque d’Anthéron (NDLR : festival dédié au piano dans les Bouches-du-Rhône). On fait en sorte d’être raisonnable mais cela peut être un frein, alors il faut apporter autre chose même si nous ne sommes que des bénévoles. Il faut l’accueil et la réception d’après concert. »

Alors tout est question d’alchimie entre les artistes invités, leur notoriété et leur cachet pour maintenir l’équilibre entre les finances et l’intérêt du public que les organisateurs doivent susciter.
Thérèse Français explique que c’est toujours son inquiétude avant l’ouverture de saison : « Je me dis souvent que le public ne viendra pas et il est là tous les ans. Peut-être que je m’inquiète pour pas grand-chose. »

Bruno ALBERRO

 

Au programme :

  • Dimanche 23 septembre, la soirée sera consacrée uniquement à Liszt avec, au piano, Ferenc Vizi.
  • Dimanche 7 octobre à 18 heures, en clôture, le claveciniste Jean Rondeau mettra à l’honneur Couperin, Rameau et Scarlatti.

Renseignement au 04 90 40 60 94 ou lisztenprovence@free.fr