Les Chorégies d’Orange ouvriront cette nouvelle édition du festival lyrique le jeudi 5 juillet à 21h45 avec le Mefistofele, opéra écrit par Boito (1842-1918) en 1868 à tout juste 26 ans, alors qu’on célèbre les 100 ans de sa mort et que son unique opéra achevé aura, lui, 150 ans.

Jean-Louis Grinda directement des Chorégies assurera la mise en scène. A à la baguette Nathalie Stutzmann. Une première pour ce festival lyrique. Elle se retrouvera devant l’Orchestre philharmonique de Radio-France.
Même sans l’avoir vu sur scène ou en retransmission, on imagine aisément que cet opéra est inspiré de Faust du poète allemand Goëthe. Le compositeur italien, suivi en son époque par Verdi au sommet de sa gloire, se place dans le sillage de Berlioz et sa « La damnation de Faust » et du « Faust » de Gounod, composé, lui, en 1859. Boito a choisi de mêler les deux versions de l’auteur d’Outre-Rhin.
Mefistofele sera d’ailleurs le seul opéra italien inspiré par la fiction du poète allemand.
Même s’il est rarement donné, aux Chorégies d’Orange, comme ailleurs, ce sera la seconde version de Boito sortie en 1875 qui sera présentée. Une version de plus de deux heures et demie, que l’on peut comparer à la première édition d’une durée, elle, de cinq heures et plus. En sept ans, Boito a eu largement le temps de la remanier et de la raccourcir. A 26 ans, sans doute voulait-il placer tout son savoir et toutes ses influences, trop sans doute, puisque le public de Milan avait copieusement hué cette littérature.
Pour sa seconde tentative, Boito a préféré se rapprocher de Bologne et de son public plus germanophile, aimant Wagner plus que Verdi. On pourrait penser que Mefistofele, en envoyé du Diable, avait réussi à brouiller Verdi et Boito à l’issue de la première. Comme dans Faust, la morale et le bien triomphent puisque les deux compositeurs finiront par devenir amis.

B.J.

En bref :
Les Chorégies d’Orange présentent Mefistofele de Boito les jeudi 5 et lundi 9 juillet à 21h45 au Théâtre antique. L’opéra sera mis en scène par Jean-Louis Grinda, sous la direction de Nathalie Stutzmann devant l’Orchestre philharmonique de Radio-France avec dans les rôles-titres : Béatrice Uria-Monzon, Erwin Schrott et Jean-François Borras.
Le 5 juillet à 18 heures à la cour Saint-Louis concert du mezzo-soprano Karine Deshayes,
le 9 juillet à 18 heures à la cour Saint-Louis concert d’Edgardo Rocha.

Renseignement au 04 90 34 24 24 ou à www.choregies.fr