Jonas Kaufmann, Natalie Dessay, Renée Flemming, Renaud Capuçon, Florian Sempey ou Daniel Barenboim sont à l’affiche de l’Opéra national de Bordeaux, mais aussi Julie Fuchs, Ambroisine Bré, Kévin Amiel ou Bruno Philippe. Un savant mélange de têtes d’affiche internationales et de jeunes pousses françaises pour faire rayonner au-delà des périmètres convenus la maison girondine, dirigée par Marc Minkowski depuis 2015.

Outre le directeur du ballet, de l’orchestre ou du chœur de l’Opéra national de Bordeaux, Marc Minkowski, chef d’orchestre et son directeur général depuis 2015, s’est entouré de  Laurent Crozier et Julien Benhamou, ses  adjoints directs pour mettre en place la politique de la maison d’opéra. Politique au sens grec du terme, celui de l’organisation de la cité et non politique politicienne. Le premier comme directeur de communication en charge du public et le second comme directeur de coordination artistique.

Tous deux expliquent que leur rôle est d’asseoir et installer l’image de l’opéra de Bordeaux dans la Ville. Ils rappellent la création sur Don Quichotte avec cette déambulation citadines entre les deux scène bordelaises, amenant le public en procession de l’une à l’autre : « Nous avons aussi beaucoup d’actions envers le jeune public ou les scolaires. Et comme les publics sont différents, nous avons pensé à des abonnements à la carte pour permettre de découvrir ou de mêler plusieurs formes.»

Il ajoute que l’opéra de Bordeaux se déplace aussi, assurant une tournée automnale qui conduira la phalange jusqu’à l’Île de Ré pour y chanter la Petite messe solennelle de Rossini. Une production où seront intégrés des musiciens du conservatoire de Bordeaux Aquitaine.

Laurent Croizier glisse aussi des collaborations hors frontières avec La Fenice de Venise, l’opéra de Madrid ou des institutions russes ou en France avec l’opéra comique : « C’est important aujourd’hui de s’inscrire dans cette dynamique. »

Julien Benhamou  revient sur l’architecture de la maison opératique qui respecte son budget de 35 millions d’euros. Elle ambitionne d’attirer des célébrités sur une seule date et offrir les rôles de premiers plans à nos jeunes artistes : « Bien sûr dans notre cadre budgétaire, on ne peut pas afficher  que des grands noms dans nos productions. Nous avons commencé la saison avec Jonas Kaufmann en récital (NDLR : Le 18 septembre). Nous recevrons un chef comme Daniel Barenboim, Bertrand Chamayou  ou Renaud Capuçon ou des chanteurs reconnus comme Natalie Dessay, Florian Sempey, ou Renée Flemming qui avait enregistré ThaÎs ici même en 1997 et nous donnons la chance aussi à des jeunes chanteurs français, ou des artistes aussi de notre région, tel Florian Sempey qui est de Bordeaux voire Kevin Amiel de Toulouse. »

Quand on dit opéra, on pense d’abord au lyrique, Julien Benhamou rappelle aussi que la danse est un vecteur fort au bord de l’estuaire de la Gironde : « Nous sommes le deuxième ballet après celui de Paris. L’Opéra de Bordeaux a pour concept l’émulation. On ne veut pas s’enfermer dans un type de répertoire. Jusqu’au 30 septembre, nous accueillons le Ballet de Preljocaj qui présente Blanche-Neige. C’est surtout le début d’une collaboration sur trois ans avec lui pour ajouter de la danse contemporaine aux formes classiques. »

Aurélie Dupont, directrice de la danse à l’Opéra de Paris est aussi artiste associée à la maison opératique bordelaise.

La musique aussi est touchée aussi par l’émulation comme moteur de développement. Les deux directeurs rappellent au besoin une programmation de jazz : « Nous recevrons des musiciens reconnus de ce milieu. On peut citer Gregory Porter, Chick Corea ou Richard Galliano. »

Bruno ALBERRO

 

En bref : L’Opéra national de Bordeaux dispose d’un budget de 35 millions d’euros. Il dispose d’un ballet, d’un chœur et d’un orchestre. L’institution emploie 400 personnes et compte 7000 abonnés. Cette saison, 170 spectacles sont annoncés pour 220 levers de rideau.

En ouverture de saison, l’Opéra national de Bordeaux reçoit Blanche Neige par le ballet Preljocaj jusqu’au dimanche 30 septembre, le jazzman Gregory Porter le jeudi 27 septembre; présentera le 1er octobre un récital du mezzo Ambroisine Bré dans le cadre des Midis musicaux; un concert lyrique avec le contre-alto Marie-Nicole Lemieux les 4 et 5 octobre; La Périchole d’Offenbach du 13 ou 15 octobre. 

Renseignement au 05 56 00 85 95 ou par Internet à l’Opéra national de Bordeaux