Les Solistes d’Avignon seront sur la scène de l’Opéra-Confluence le mercredi 28 novembre à 20 heures. Coïncidence, les quatre musiciens sont membres permanents de l’Orchestre régional d’Avignon-Provence. Ce quatuor à cordes se produira aussi le 8 novembre dans la cadre de la manifestation l’Orchestre s’éclate en ville.

Cordelia Palm et Fabrice Durand sont unis dans la vie. A plusieurs titres : à la ville et par la musique. Là aussi à double titres puisqu’elle est violoniste super soliste à l’Orchestre régional d’Avignon-Provence et lui conduit le pupitre des altos dans cette même phalange. Ce bonheur ne suffisant pas, ils ont fondé les Solistes d’Avignon avec la violoniste Sophie Saint-Blancat et le violoncelliste Emmanuel Lécureuil. Un quatuor d’amis  qui se produira deux fois d’abord dans le cadre de la manifestation L’Orchestre s’éclate en ville qui s’étendra du 6 au 20 novembre dans de nombreux lieux de la cité des papes. L’autre concert est prévu le mercredi 28 novembre à l’opéra-Confluence. Comme l’explique Fabrice Durand, ce quatuor répond aussi à une envie de s’échapper de la formation orchestrale : « On ne vit pas au quotidien comme le font certains ensembles de musique de chambre. Il s’avère que nous sommes solistes à Avignon, mais ça n’a rien à voir avec l’Orchestre, mais le public ne voit pas la différence. On aurait dû prendre un autre nom. En fait, nous nous entendons très bien pour jouer d’autres répertoires que le lyrique ou le symphonique et voire de tomber dans la routine de jouer ou de travailler les mêmes musiques. C’est un équilibre et ça permet de montrer les compétences des musiciens. Pour l’Orchestre s’éclate en ville, c’est une proposition qui nous a été faite, mais il n’y avait pas d’obligation pour les musiciens à se rassembler en ensemble.»

Au quotidien, la routine du musicien est cassée par la venue de chefs différents. Fabrice Durand souhaite qu’un directeur musical soit nommé et que les musiciens soient associés à ce choix. Il rappelle que Samuel Jean est Premier chef invité : « Depuis le départ de Jonathan Schiffman, on n’a plus de directeur. Tout le travail de fonds d’un orchestre se fait en répétition et un chef peut changer le son d’une formation.»

Avec Cordelia Palm Fabrice Durand a tout le loisir de comparer l’école allemande de son épouse et les écoles françaises : « Ici (En France), on a le sentiment qu’on forme des élites. En Allemagne, pendant le cursus on a une année en orchestre où on apprend à jouer ensemble, à écouter l’autre pour l’homogénéité. On travaille aussi un autre répertoire. Ca m’arrive d’être invitée dans d’autres orchestres où pour palier à des défections on a fait appel à des concertistes ou des musiciens de musique de chambre et ils ne connaissent pas les morceaux à interpréter. En France, devenir musicien d’orchestre c’est péjoratif, c’est un second choix, par défaut. C’est plus grave encore pour ceux qui deviennent professeurs. »

Fabrice Durand précise : « En Allemagne, il existe 150 orchestres constitués contre 33 en France. Autre point de comparaison, pour la transformation du transport ferroviaire, ils ont mis en place un plan sur 40 ans et nous en quelques mois. Par contre en France, les élèves sont bien formés en technique et en déchiffrage. »

Tous deux reviennent à l’Orchestre d’Avignon, ils réagissent aussi au fait que leurs homologues de Bordeaux n’aient pas joué la soirée d’ouverture de saison par le directeur Marc Minkovski. « C’est dommage que l’orchestre n’ouvre pas sa saison, mais ce n’est pas commun. Ici, c’est un problème de personne, il a invité son ensemble les Musiciens du Louvre qui est la suite de l’ensemble instrumental de Grenoble où j’étais de 1988 à 1991 », résume Fabrice Durand.

Comme les menaces qui pèsent sur les ballets des maisons d’opéra : « Pour moi ça a un sens qu’il existe dans une maison d’opéra un ballet, un chœur et un orchestre mais si notre orchestre est indépendant de l’opéra mais il est lié par une convention pour des concerts symphoniques et  les opéras. Notre formation est dite Mozart à quarante musiciens. On pourrait distinguer quatre catégories: les orchestres parisiens -un peu l’Etat dans l’Etat-, les orchestres symphoniques et philharmoniques et les Mozart comme le nôtre.»

L’altiste souligne que l’adjectif régional signifie que son rayonnement est régional : « En fait, c’est l’Etat notre premier contributeur. »

Bruno ALBERRO

 

En bref : Les Solistes d’Avignon et la pianiste Fanny Azzuro se produiront sur la scène d’Opéra-Confluence mercredi 28 novembre à 20h30. Au programme le Quintette pour piano et cordes, en fa mineur de César Franck et le Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur, opus 44 de Robert Schumann. 
Tarifs à partir de 5 euros; Durée : 1h30.

Renseignement à l’Opéra du Grand-Avignon

En bref : L’Orchestre s’éclate en Ville du 6 au 20 novembre dans divers lieux d’Avignon.

  • Mardi 6 novembre à 17 heures à la bibliothèque Champfleury avec Alain Longearet à la trompette ;
    Didier Comte au trombone ; Hervé Catil et Rachel Faucon aux percussions  pour un programme liant des pièces populaires et une création d’Éric Breton écrite pour cette formation.
  • Jeudi 8 novembre  à 18 h 30 à la maison Jean Vilar avec un quatuor à cordes composé de Cordelia Palm, Sophie Saint-Blancat, violons ; Fabrice Durand, alto ; Emmanuel Lécureuil, violoncelle.          Au programme : Joseph Haydn, Quatuors à cordes n°1 op.1 « La Chasse » Presto ; Wolfgang Amadeus Mozart, Quatuor à cordes n°19 « Les Dissonances » Adagio-Allegro ; Felix Mendelssohn, Quatuor à cordes n°2 op.13 Adagio-Allegro vivace ; Antonín Dvořák, Quatuor à cordes n°12 op.96 « Américain » Lento ; Johannes Brahms, Quatuor à cordes n°2 op.51 Allegro non troppo ; Dmitri Chostakovitch, Quatuor à cordes n°6 op.101 Allegretto.

Renseignement au 04 90 86 59 64 ou Orchestre régional d’Avignon-Provence