Marseillais de naissance, Anthony Beignard fête ses vingt ans au sein du ballet de l’Opéra du Grand Avignon. On le sait la carrière d’un danseur est courte. Les années passant, il mesure les années encore à se produire sur scène profitant d’avoir été épargné par les blessures. En tout cas, il le dit : son avenir sera artistique.

Anthony Beignard signe sa vingtième saison dans le ballet de l’Opéra du Grand-Avignon. Marseillais de naissance, il glisse que le chorégraphe directeur du Ballet Nice Méditerranée, Eric Van-An, l’avait appelé à quitter la cité phocéenne pour rejoindre le corps avignonnais.
Il se souvient de ses premiers pas alors qu’il n’avait que trois ans et demi : « J’ai eu de la chance que mes parents m’ont toujours soutenu. Devenir professionnel a été comme une évidence. »
Etre garçon et danseur n’a pas été trop difficile à l’adolescence souvent marquée par des railleries quand on a des activités un peu à la marge : « Je n’en ai pas souffert. Et souvent les moqueries proviennent d’une minorité. C’est peut être différent aujourd’hui avec l’évolution de nos sociétés et des mentalités. »
Il est conscient aussi que l’âge avançant il faut penser à sa reconversion : « J’ai eu de la chance de ne pas me blesser, je peux danser encore quelques années, connaître le retour à l’opéra rénové. Après je verrais. De toute façon ce sera dans l’artistique. J’ai toujours été passionné par la photo ou l’écriture. »
Ce qui réjouit Anthony Beignard c’est que le ballet d’Avignon devient au fil du temps une entité propre au sein de la maison opératique, avec son programme particulier au cours de la saison, comme dimanche avec Scaramouche de Jules Massenet  : « C’est important que nous ayons notre existence propre. On peut envisager alors d’avoir des tournées ou d’être programmés dans des festivals. On discute avec Vaison danses par exemple. Nous serons dans Samson et Dalila aux Chorégies d’Orange avec le ballet de Metz. Metz et Avignon sont les seuls ballets d’agglomération en France. Ce qui faudrait ce serait de revenir à un effectif  de sept plus sept. C’est à dire sept filles et sept garçons. Contre six et six aujourd’hui. En ce moment, quand un de nous se blesse, on fait appel à un intermittent. »

Le fonctionnement d’une troupe qui travaille à plein temps nécessite une stabilité dans sa composition : « En temps ordinaire, nous nous retrouvons tous les jours de 10 heures à 17 heures. Avec des pauses bien sûr. D’abord ça commence un long échauffement. Quand il ya un spectacle l’amplitude horaire varie. »
Le Ballet intervient souvent au cours des productions opératiques, parfois il n’est pas suffisamment utilisé au goût d’Anthony Beignard : « Souvent la danse redonne de l’énergie à la mise en scène. Après, ça dépend de la vision du réalisateur. »

Bruno ALBERRO

 

Où voir danser le ballet de l’Opéra du Grand-Avignon ?

  • Le dimanche 1er décembre à 14h30 dans Scaramouche, musique de Jules Massenet à l’Opéra du Grand-Avignon ;
  • Le samedi 4 janvier à 20h30 et dimanche 5 janvier à 16 heures dans le ballet du Nouvel an à l’Autre scène de Vedène ;
  • Le dimanche 15 mars à 16 heures dans Pitch musique de  Tchaïkovski à l’Opéra du Grand-Avignon ;
  • Le mardi 12 mai à 20h30 dans l ‘Histoire du soldat, musique de Stravinsky, chorégraphiée par Eric Belaud à l’Opéra du Grand-Avignon ;
  • Le samedi 16 mai à 17 heures Apér’danse au Conservatoire du Grand-Avignon ;
  • Le 10 juillet aux Chorégies d’Orange dans Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns.

Renseignement à l’Opéra du Grand-Avignon