Alberta Alexandrescu mise sur l’art et sur l’humain. Deux choses auxquelles elle croit pour sortir de cette délicate période. Entre ses deux repères de vie, elle suit son chemin d’artiste et de pianiste. Native de Bucarest, elle vit en France depuis son diplôme obtenu au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et ses lauriers suite à son Prix Marguerite Long et son Prix de la Sacem. Cet été, on pourra écouter la pianiste au festival Les Petits chemins, à Flavigny-sur-Ozerain en Côte-d’Or.
La pianiste Alberta Alesxandrescu imagine un beau futur et donner un sens à la vie.
Alors que la vie culturelle frémit avec la fin du confinement culturel, la pianiste Alberta Alexandrescu philosophe à propos de cette période où elle voit l’humain et l’art triompher : « Le meilleur des mondes est celui qu’on se créera. L’humain a besoin d’art et de créer son propre monde. La musique et l’art en général sont les vacances de l’esprit. » Elle ne voit pas pour autant le public se précipiter dans les salles, d’autant que la pandémie court toujours : « Il reste encore ce facteur hasard. Personne ne peut dire combien de temps il faudra pour cette situation cesse. » Après un court silence, pour étayer son propos, elle rappelle les avancées du psychiatre viennois Viktor Frankl qui a basé ton travail sur la dimension spirituelle de l’homme : « Il disait qu’il faut se projeter dans le futur. Cette période nous a glacés alors il faut imaginer un beau futur, de donner un sens à sa vie en donnant le meilleur de soi-même. »
Au festival Les Petits chemins à Flavigny en Côte d’Or
Comme beaucoup d’artistes, Alberta Alexandrescu a dû biffer des dates de concerts, repousser des projets. A son agenda, elle a coché le festival Les Petits chemins à Flavigny en Côte d’or en juillet où elle sera en récital et en concert. Elle explique que la prospection fait partie du métier : « Entretenir les contacts, c’est nécessaire, mais c’est beaucoup d’énergie, beaucoup de travail. C’est au détriment du travail de la musique. Ce qui est fascinant c’est que ces rencontres c’est d’aller vers d’autres cultures, d’autres personnes et que nous sommes encore dans l’humain. »
La pianiste Alberta Alesxandrescu s’adonne aussi à la salsa.
Elle qui vit pour et grâce à la musique esquisse un parallèle : « Comme musicien, il faut aussi se poser des limites, sinon la musique envahit la vie, il faut savoir se reposer, sinon c’est dangereux pour l’équilibre avec la vie privée. » Son autre intérêt est la salsa cubaine : « J’adore la danse et je trouve que c’est un bon équilibre. La vie d’artiste est beaucoup de solitude et la salsa apporte cette joie. J’adore la vie et les gens. On a tendance les choses de façon rationnelle et on en oublie l’émotionnel. Je préfère une approche holistique, une approche globale. On peut influencer le public. A un concert, j’avais envie de ressentir une forme de recueillement et que les personnes présentes se recueillent envers eux-mêmes. A la fin du concert je l’ai senti ainsi. On compare souvent la musique et les mathématiques. En mathématiques il y a une seule vérité, en musique il y en a plusieurs. »
Alberta Alexandrescu prend quelques secondes avant de raconter une anecdote à ce propos : « J’étais en voiture avec mon père et on écoutait Schumann et je luis dis : si je devais jouer ce morceau, je le jouerais de la même façon. Il me répond : C’est toi qui joue. La musique est comme un iceberg. Celle que l’on voit et l’autre qui est faite de recherches.»
Renseignement à Alberta Alexandrescu
Le festival les Petits chemins à Flavigny (21)
• Le samedi 3 juillet, concert de Sandrine Eyglier, soprano et Alberta Alexandrescu, piano dans un programme de mélodies françaises ;
• Le dimanche 4 juillet récital lyrique Verdi et Bizet avec les chanteurs du festival accompagnés par Michel Glasko, accordéon et Alberta Alexandrescu pour un programme Portraits de Marie-Madelein ;
• Le lundi 5 juillet, récital Chopin avec Alberta Alexandrescu.
Renseignement au festival Les petits chemins
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