Elle était venue chanter à l’opéra d’Avignon au cours d’une tournée, cette fois la soprano Noriko Urata tiendra le rôle-titre dans une production. Qui plus est dans « Madama Butterfly » dont le drame se déroule au Japon, son pays natal. L’opéra de Puccini est à l’affiche les 12, 14 et 16 novembre.

Presque 10  ans sans que Madama Butterfly de Puccini ne soit à l’affiche de l’Opéra du Grand-Avignon. Ce sera chose faite du 12 au 16 novembre avec la soprano Noriko Urata dans le rôle de Cio-Cio San. Une première pour la chanteuse native du Japon, de revenir dans la cité des papes : « J’étais venue il y a très longtemps au cours d’une tournée, mais là c’est la première fois dans un rôle. Et je vais tenir le rôle d’une japonaise dans un opéra qui parle du Japon. En effet le drame se passe  dans le port de Nagasaki, le metteur en scène a déplacé l’argument du début du XXe siècle à la fin de la Seconde Guerre mondiale », explique la cantatrice : « Si c’est un avantage par certain côté pour faire la gestuelle traditionnelle, pour les chanteuses, n’importe quelles sopranos lyriques peuvent chanter le rôle, comme je peux chanter des personnages occidentaux. Et puis je respecte le travail du metteur en scène, je n’ai pas de conseils à donner. On doit s’adapter à l’atmosphère qu’il veut rendre. Je sais très bien ce qui s’est passé au Japon après la Seconde Guerre mondiale. Une adaptation ne change pas l’histoire que raconte l’opéra, le metteur en scène apporte sa palette de couleurs. J’ai quand même une anecdote avec cette production, car la chanteuse précédente mesurait 1,70 mètre et moi 1,53 mètre. La costumière se préparaient à faire des retouches, je lui est montré qu’on pouvait garder le kimono ainsi. Qu’il fallait seulement mettre la longueur de plus sous le obi. Un kimono s’adapte à toutes les tailles quelque soit la longueur. »

Noriko Urata

Noriko Urata chantera Madama Butterfly à Avignon

On peut faire un parallèle entre ce que vit Cio-Cio San et la vie de Noriko Urata. En effet elle a débarqué en France sans savoir un traitre mot de la langue de Molière pour intégrer le Conservatoire national supérieur

de musique de Paris : « Je voulais trois ou quatre ans en France et maintenant j’y vis, je suis mariée avec un français et j’ai des enfants qui sont japonais et français. Mes enfants sont français car ils vivent ici, ils ont plus la mentalité française. On créé le lien là où on est. Beaucoup de femmes japonaises essaient d’appliquer les événements japonais qui n’existent pas en France, pour ne pas oublier ce qui se passe culturellement au Japon. Quand ils étaient petits je l’ai fait et ça reste dans leurs têtes je serais contente. L’important c’est d’être heureux.»

Quelques secondes blanches avant de poursuivre et de comparer sa situation avec l’opéra de Puccini : « Cio-Cio San confie son enfant à Kate Pinkerton afin qu’il soit heureux. Ce que veulent toutes les mamans. »

Elle glisse qu’elle est venue en France pour la musique française : « Je ne parlais pas un mot français, mais j’avais la puissance de la jeunesse.  Quitter son pays est personnel. Au début j’ai pleuré tous les jours de ne pas comprendre ce que le professeur me disait. Mais malgré les difficultés du langage, je n’ai pas peur de communiquer. »

Bruno ALBERRO

 

Madama Butterfly en bref

Produit par l’Opéra de Nice, Madama Butterfly de Puccini raconte les amours de Cio-Cio San et du capitaine et marin américain Pinkerton. Les rôles-titres reviennent à la soprano japonaise Norito Urata et au ténor Avi Klemberg. La mezzo Marion Lebègue chantera Suzuki, tandis que Pierre-Antoine Chaumien sera Goro et Matthieu Justine, Il Principe Yamador.

Il sera donné :

  • Vendredi 12 novembre à 20h30
  • Dimanche 14 novembre à 14h30
  • Mardi 16 novembre à 20h30

Renseignement à l’Opéra Grand-Avignon

Le coin vidéo

Un Bel Di Vedremo par Noriko Urata extrait de Madame Butterfly