Pendant deux saisons, la compositrice Joséphine Stephenson est accueillie en résidence à l’Opéra Grand Avignon. Au mois de février, elle avait signé « Narcisse » où elle évoquait le mythe antique, transposé à aujourd’hui. En avril, elle est invitée à présenter deux créations: à Vedène le 16 et à Avignon le 19.

Joséphine Stephenson

Joséphine Stephenson est en résidence pour deux saisons à l’Opéra Grand Avignon.

Arrivée en résidence pour deux ans à l’automne à l’Opéra Grand Avignon, la compositrice Joséphine Stephenson fait écouter ses œuvres. En février, c’était « Narcisse », le mythe antique revisité ; en avril, elles aura deux dates pour venir saluer le public : le 16 où elle présentera « Nouveaux Rivages », une création où la jeune auteur fait rencontrer des univers musicaux différents ; le 19 avril où elle présentera « Lands unseen » écrit pour six chanteurs a capella, une pièce lyrique interprétée ce soir-là, parmi d’autres auteurs contemporains et un compositeur de la Renaissance : Carlo Gesualdo. Un pont musical entre le XVIe et le XXIe siècle.

Son nom patronymique évoque des origines anglaises ; son passeport:  un port d’attache à Berlin ; son parlé sans accent: une vie en France, son numéro de téléphone : des couleurs londoniennes. On ne sait pas encore s’il faudra deux ans ou plus à Joséphine Stephenson pour appréhender la culture provençale. Deux ans comme la durée de la résidence que la compositrice effectue sous les ors de l’Opéra Grand Avignon. La jeune auteure goûte cet avantage de pouvoir écrire en toute sérénité. Bien sûr, durant ce laps de temps, Joséphine Stephenson s’attelle à rendre des copies, dont une œuvre majeure pour grande formation orchestrale : « Ce sera un opéra inspiré par le thème de la saison 2022-2023 : la Lune. J’ai imaginé trois histoires. » Il faudra attendre le mois de mai 2023 pour écouter les premières mesures.

Elle glisse que ces premiers écrits datent de l’adolescence, des chansons, des improvisations, jusqu’à ce concours alors qu’elle était dans le chœur de la Maitrise de Radio-France. Elle a participé à un concours : « Comme le premier prix était que la pièce soit chantée au cours d’un concert, j’ai envoyé une composition et j’ai gagné. C’était un beau défi. » On comprend son affection pour la composition lyrique.

Alors, on mesure son enthousiasme à séjourner deux saisons à Avignon : « C’est la meilleure chose qui puisse m’arriver. L’opéra me passionne  et je dois rendre plusieurs projets. »

D’autant plus que la place laissée à des compositeurs vivants n’est pas l’apanage  de toutes les maisons : « Il existe des festivals de musiques contemporaines, mais plus on s’éloigne de Paris, moins il y en a, sauf Strasbourg. » A ceux qui disent que c’est de la faute du public ou de celle des directions des maisons d’opéra ou des festivals de voir des programmations de musiques savantes d’aujourd’hui si peu jouées, Joséphine Stephenson se montre plus mesurée : « On ne peut pas dire que c’est de la faute des uns et des autres, il faut installer un dialogue entre le public et les compositeurs. Quand j’écris je pense à moi à ce qui me plaît, mais je pense aussi au public. Le public m’intéresse. »

Même devant ses portées, Joséphine Stephenson reste une interprète, dit-elle : « C’est 50% de mon temps. Je suis chanteuse en premier,  je joue aussi du violoncelle, de la guitare, du piano. C’est très important pour moi de garder cette pratique. »

Bruno ALBERRO

 

Photos crédit Marika Kochiashvili.

Où écouter les œuvres de Joséphine Stephenson ?

  • Le samedi 16 avril à 20h30 à l’Autre Scène à Vedène dans un spectacle Nouveaux Rivages interprété par le duo Evergreen, la chanteuse Laura Cahen et un ensemble de musique classique ;
  • Le mardi 19 avril à la collégiale Saint-Didier à Avignon dans le spectacle Musicatreize.

Renseignement à l’Opéra Grand Avignon

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