Le chef d’orchestre et compositeur Laurent Petitgirard est secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-arts, une des cinq académies qui constituent l’Institution de France. Vieille maison du XVIIe siècle. Une séance plénière est décentralisée demain à Marseille.

Demain jeudi, la séance plénière de l’Académie se décentralise à la Villa Méditerranée à Marseille. Une première qui en annonce d’autres, comme l’explique le Secrétaire perpétuel : « Je pense qu’on pourrait en faire une dans une ville de France par an. »

Ce n’est pas la seule chose qui ait changé depuis l’arrivée de Laurent Petitgirard. Un des points où il y a eu une avancée c’est l’entrée de la danse, comme il l’explique : « Certains pensait qu’on pouvait l’intégrer dans les arts de la scène, mais pour moi la danse est un art majeur. Et elle est à sa place. Il a fallu convaincre les institutions, le vote des immortels a été largement favorable. »

Pour lui, ce qui est le plus important c’est que l’Académie ait retrouvé une place pour conseil de l’Etat: « C’est un point qui avait été oublié, avec le temps. Nous avons reçu sous la Coupole la visite de la ministre de la Culture. ce qui ne s’était pas produit depuis 25 ans. »

Un de ses chevaux de bataille, ce sera d’augmenter le nombre de femmes de l’auguste assemblée : « Deux sont entrées dernièrement mais ce n’est pas suffisant. »

Le changement d’équipe autour du secrétaire perpétuel a permis ces changements : « Nous avons mis en place un secrétaire général, Cyril Barthalois, qui a travaillé dans les cabinets ministériels, peut faire le lien entre le milieu des arts et les politiques. Quand il va à l’Assemblée nationale, il a travaillé ou collaboré avec d’autres conseillers. »

De la politique, il en sera question aussi pour l’Académie des Beaux-Arts qui étudiera l’impact des éoliennes par exemple : « Il faut avoir une réflexion à propos des paysages mais aussi de leur entretien. »

Se servant de l’exemple des droits de succession des oeuvres de Maurice Ravel, Laurent Petitgirard avance que l’Académie planchera sur le droit moral et du droit patrimonial. On se doit de l’étudier dans son ensemble. »

Dans les projets à venir, il annonce l’installation d’artistes dans des ateliers à Montmartre : « On peut relancer le prix de Rome par exemple. » Il évoque aussi la gestion de la villa à Boulogne qui revient sous la coupe de l’Académie, avec son auditorium. L’ensemble était gérée auparavant par la mairie.

Laurent Petitgirard n’arrête pas la musique pour autant. il revient d’ailleurs de Pologne où il a donné son second opéra.

Et comme appelle-t-on Laurent Petitgirard? « Ça m’amuse beaucoup. Dans les ministères on me donne des Monsieur le Secrétaire perpétuel. Mais autrement c’est mon cher amis Laurent. »

Bruno ALBERRO

Photo Académie des Beaux-Arts

En bref : L’Académie des Beaux-Arts a pour secrétaire perpétuel le chef d’orchestre et compositeur Laurent Petitgirard. Ce jeudi 4 octobre à partir de 15 heures, elle tiendra sa séance plénière, ouverte au public, à la Villa Méditerranée à Marseille, sous la présidence de Patrick de Carolis.

Ce rendez-vous s’inscrit dans le cadre du festival « ¡ Viva Villa ! » qui se déroule du 29 septembre au 7 octobre au même endroit. Créé en 2016 et soutenu par l’Académie, le festival est conçu comme un rendez-vous de la jeune création contemporaine. Il a pour vocation de réunir chaque année les œuvres des résidents de trois prestigieuses résidences artistiques à la Villa Médicis, la Villa Kujoyama ou la Casa de Velázquez. De nombreux artistes sont invités autour d’un thème défini par les commissaires de l’institution.

L’Académie des Beaux-Arts a choisi de consacrer la partie « débat » à une discussion sur le rôle des collectivités territoriales dans la politique culturelle.

Elle sera suivie d’une discussion avec les membres de la section de photographie  (Sebastião Salgado, Bruno Barbey et Jean Gaumy) de l’Académie des beaux-arts autour du thème retenu pour l’édition 2018 du festival, « Frontières », puis de la projection du film « Chaos » de Coline Serreau, récemment élue membre de l’Académie.

L’académie des Beaux-Arts est issue des Académies royales de XVIIe siècle, elle est dotée d’un statut particulier qui lui permet une libre administration. Elle a pris son nom en 1816 et elle est un des cinq composantes de l’Institut de France avec l’Académie française, l’Académie des sciences, l’Académie des sciences morales et politiques, l’Académie des Inscriptions et belles lettres.

Au programme 

  • A 15 heures   Séance plénière décentralisée de l’Académie des beaux-arts sous la présidence de Monsieur Patrick de Carolis 

Intervention de Jean-Marie Pontier, professeur émérite en droit public de l’université d’Aix-Marseille : les collectivités territoriales et la culture, des compétences partagées et des initiatives diversifiées ;

Echange avec des élus sur les politiques culturelles des collectivités territoriales ;

Intervention de François Chaslin, correspondant de la section d’Architecture de l’Académie des beaux-arts : le Mucem de Rudy Ricciotti.

  • A 18 heures :  Carte blanche à l’Académie des beaux-arts

« Frontières » : discussion avec Bruno Barbey, Jean Gaumy et Sebastião Salgado, membres de la section de Photographie de l’Académie des Beaux-Arts.

  • A 20 heures   Projection du film « Chaos » (2001) de Coline Serreau, membre de la section Créations artistiques dans le cinéma et l’audiovisuel de l’Académie des beaux-arts.

Renseignement à Viva Villa    ou à l’Académie des Beaux-Arts