Depuis 2005, la cantatrice suédoise vit à plein temps à Paris. La mezzo-soprano Åsa Junesjö se voit bien passer sa vie en France dont elle se proche de son état d’esprit. Elle est venue apprendre le baroque, mais on lui a conseillé de chanter de l’opéra.

Åsa Junesjö est mezzo-soprano et elle vit à Paris. La Suédoise glisse que cet art n’est pas le plus recherché par les jeunes de son pays qui se lancent dans la musique : « L’opéra n’a pas le même attrait que les arts plastiques ou la musique pop. Mais néanmoins, il se dit qu’il y a un Suédois dans toutes les maisons d’opéra. Ce n’est peut-être pas tout à fait exact. Mais depuis longtemps mon pays forme des chanteurs réputés. En Suède, on pratique beaucoup le chant choral. C’est ainsi que nous sommes repérés.» Elle raconte qu’elle a été admise au Conservatoire de Stockholm à 14 ans : « J’ai découvert l’opéra en écoutant Kathleen Ferrier (1912-1953). Ensuite Jessy Norman, Maria Callas. C’était tellement beau. J’ai écouté tellement La Flûte enchantée de Mozart que je connaissais tous les rôles. »

Asa JUNESJO mezzo

La mezzo suédoise Åsa Junesjöa fait de la France son second pays.

Au sortir du conservatoire de Stockholm, Åsa Junesjö a fait ses valises pour poursuivre ses études musicales en Allemagne et en Suisse. Mais son pays aimant se trouvait la France. La France pays cher à son cœur, rappelle Åsa Junesjö : « Pratiquement tous les élèves de Suède viennent une fois à Paris en voyage scolaire. » Elle l’a senti quand elle est venue ici pour ce qui ne devait être que de simples vacances : « J’avais un master de chant et je voulais apprendre la musique ancienne. J’ai cherché et j’ai trouvé une formation au Conservatoire à rayonnement régional de Paris en musique baroque et un peu de celle de la Renaissance. L’Allemagne, ça ne m’inspirait pas. Je trouvais que c’était ennuyeux. En France, les choses se font sérieusement, mais d’une autre façon. Ça me convient mieux, cette forme de légèreté. S’il y a un défaut c’est que les Français parlent peu les langues étrangères et ne font pas d’efforts vis-à-vis des étrangers. C’est comme leurs cousins anglais en quelque sorte. »

Il est vrai qu’outre sa langue maternelle, Åsa Junesjö parle anglais, allemand, italien et bien entendu le français, sans compter qu’à école elle a appris le grec et le latin : « Mais avec ces langues là, j’ai dû faire de la place dans mon cerveau, je ne sais plus rien, pour l’italien, c’est un peu pareil, même si c’est la langue de l’opéra, notre socle à tous. »

Cet été, on devrait l’entendre dans « Cosi fan Tutte » de Mozart au festival Malicorne dans la Sartre et dans « Elias » de Mendelssohn au festival du Mans. Deux univers assez éloignés des répertoires enseignés en musique ancienne : « J’aime le baroque, mais en retour il ne m’aime pas. On m’a expliqué que ma voix ne convenait pas. Pour le baroque, il faut une voix petite et légère. Je n’ai pas l’instrument qui convient. Je peux comprendre qu’il y a des critères de voix pour interpréter certains rôles. Les seuls qu’on puisse me proposer ce sont ceux de grandes méchantes. »

Ainsi quelques dates sont cochées sur son agenda, en France, tout du moins. Car en Suède, c’est différent : « L’été dernier tous les festivals ont été annulés. La situation en Suède est difficile pour les artistes. Les grands acteurs ont été aidés. Pour les autres, c’est la règle : pas de contrats, pas de travail. C’est quand même différent, car beaucoup d’artistes sont sous contrat avec un fixe. Peu sont indépendants, comme en France.»

En temps normal, Åsa Junesjö  retourne régulièrement dans son pays : « Il y a des choses que je ne trouve que là-bas. Quand je suis là-bas, certaines choses de la France me manquent. Je ne suis pas vraiment française et je ne suis plus vraiment suédoise. Mes parents viennent souvent me voir. Eux aussi sont attachés à la France. »

Bruno ALBERRO

 

Où entendre Åsa Junesjö ?

  • Le 29 et le 30 août dans The Sorceress dans  Didon et Aenée sous la direction Jeffrey Thompson à l’American Cathedral
  • Le 20 septembre à Musica Le Mans dans des airs d’opéra ;
  • Dans Elias de Mendelssohn alto solo les vendredi 6 novembre  à 20h30 la cathédrale de Chartres ; le samedi 7 novembre  à 20h30  Sainte Clothilde à Paris ; le dimanche 8 novembre à 16h à Dreux ;
    le samedi 14 novembre à 20h30 Saint Germain en Laye.

Renseignement à Åsa Junesjö 

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