Le festival des Cultures et musiques juives de Carpentras ouvrent ses portes dimanche et lundi avec une série de concerts dans la cour de l’Hôtel-Dieu. En lever de rideau de ses rencontres, le public pourra entendre la guitariste Liat Cohen. Ce sera la troisième fois en 22 éditions que son nom est à l’affiche.

Liat Cohen se produira au festival de cultures et musiques juives de Carpentras

A six ans, ses parents lui ont donné le choix de l’instrument qu’elle apprendrait. Liat Cohen a bien essayé le violon et la piano mais son cœur est allé vers la guitare. On pourra l’entendre en récital à Carpentras en ouverture du festival de Cultures et de musiques juives et en novembre à Gramat, au festival des Causses.

La guitare n’est pas un hasard et il se dit qu’un instrument de musique par sa façon de le tenir correspond à des de traits de caractère de son interprète : « Comme toute règle (ou hypothèse), il y a des exceptions. C’est l’instrument qui est proche du corps, qu’on tient comme un bébé. La guitare produit uen grande palette de couleurs, c’est un son très humain. C’est un orchestre minimaliste, elle est polyphonique, harmonique et on peut jouer des mélodies. »

Liat Cohen, qui a vécu quelque 26 ans en France avant de s’installer à Tel Aviv, défend le répertoire de son instrument, loin d’être minimaliste comme on pourrait le penser : « C’est vrai qu’il y a eu un trou au XIXe siècle à l’époque romantique où s’est développé le piano forte. Mais la période baroque, la période classique et le XXe siècle sont riches. La guitare existe depuis le XVIe siècle. La notoriété d’un instrument dépend aussi de ses interprètes. Il y a eu Andrès Segovia en Espagne ou Alexandre Lagoya en France, c’est lui qui a fait entrer la guitare au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Au XXe siècle beaucoup de compositeurs ont écrits pour la guitare. Ce répertoire reste encore méconnu. »

Liat Cohen ajoute qu’elle défend la littérature contemporaine : « Je joue une centaine d’œuvres en solo et on m’a écrit quatorze concertos. Je travaille souvent avec des compositeurs.»

La guitariste israélienne  glisse qu’elle est une pure musicienne classique : « Je cristallise le morceau écrit par le compositeur. Tout est planifié à l’avance. C’est plus raffiné que les improvisations. Quand je suis entre amis, je peux accompagner sur une chanson ou faire une improvisation sur un concerto de Mozart. »

A Carpentras, où elle se produira seule sur scène, Liat Cohen interprétera une palette variée. Quand on lui pose la question si ce sera de la musique juive et si elle peut la définir, Liat Cohen nuance : « Le peuple juif est allé dans le monde entier, il s’est imprégné de toutes les cultures que ce soit en Espagne, en Italie, en France ou au Portugal. D’ailleurs on retrouve les mêmes mélodies populaires  dans les trois religions et dans les trois langues. »

A son pupitre, elle placera aussi des pièces de Roland Diens, un des grands compositeurs pour son instruments, décédé aujourd’hui : « Être juif n’est pas ce qui nous identifie, mais notre culture. Un festival fête la beauté de la musique. »

Bruno ALBERRO

 

Le Festival en bref

  • Le dimanche 1 août à 20h : Récital de Liat COHEN, distinguée parmi les meilleurs guitaristes mondiaux. Suivie du Suzanne BEN ZAKOUN trio pour faire revivre les chants séfarades dans un univers nouveau et singulier ;
  • Le lundi 2 août à 21h00 : concert du groupe HORSE RADDISH ;  Au programme de la musique klezmer.

Renseignement à Festival des cultures et musiques juives

Où entendre Liat Cohen ?

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