Ils se sont pas tous de la même promotion des Révélations classiques Adami 2018 mais ils font corps. Cette année encore, l’association qui soutient et défend la musique était invitée à donner un concert aux Chorégies d’Orange, dans la cour Saint-Louis. La formule est identique aux éditions précédentes avec quatre instrumentistes et quatre chanteurs, huit jeunes talents tous issus de belles écoles ou primés, tous ayant déjà donné des concerts en professionnels alors que l’Adami continuera de suivre leur carrière.

Si les années précédentes, aux Chorégies d’Orange, les artistes des Révélations classique Adami mettaient à leur programme des airs connus, cette fois, ils ont opté pour des chemins de traverse. Comme cette entame du pianiste Jonathan Fournel se lançant dans le répertoire de Bach avec « Jésus que ma joie demeure »; Il a aussi modifié son programme pour présenter une étude, la n° 9, de Rachmaninov au lieu d’une autre de Liszt. Bien lui en a pris avec cette pièce nécessitant une dextérité diabolique.

La violoncelliste Caroline Sypniewski a entrainé le public « Dans la forêt bohémienne » de Dvorak ou encore en puisant chez le contemporain Philippe Hersant pour interpréter des extraits de Caprices, en duo avec l’altiste Manuel Vioque-Judde. Le musicien avait interprété auparavant deux courtes pièces de Chostakovitch.

Les chanteurs aussi ont entraîné les spectateurs dans des univers moins convenus pour ce genre de récital, même si c’était des airs du répertoire.

La soprano Marie-Laure Garnier a montré que l’outre-mer avait aussi des voix. On a pu l’entendre dans l’air de Salomé de Jules Massenet ou chez Wagner avec un morceau extrait de Tannhaüser. De Tannhaûser il est en question aussi avec le baryton Jean-Christophe Lanièce dans l’air de Wolfram. On l’entendra en Vaucluse pour les fêtes de fin d’année dans la Flûte enchantée à Avignon.

Cette année, le ténor invité était Fabien Hyon qui s’est exprimé en soliste chez Messanet dans l’air de Jean pris à Sapho ou chez Mozart dans l’air de Titus.

Deux belles surprises pour cette édition avec la présence du corniste Nicolas Ramez, c’est la première fois que cette instrument, plus connu dans un orchestre, se montre en duo. Il a joué deux pièces : Villanelle de Paul Dukas et une Romance de Camille Saint-Saëns.

L’autre surprise étant la venue de la mezzo Eléonore Pancrazi, Révélations 2018 mais aussi Victoire de la musique cette année. Pour célébrer cette riche année primée, elle avait choisi un air de Mayerbeer : celui d’Urbain dans les Huguenots. Le second chez Rossini avec l’air de Rosine dans le Barbier de Séville.

Il est coutume que les huit artistes se retrouvent pour interpréter une pièce commune. Cette fois ils sont allés chez Bernstein et plus exactement dans West side story avec Tonight.

Bissé pour la plus grande joie du public.

Bruno ALBERRO

 

Au Programme des Chorégies d’Orange

Les Chorégies d’Orange fête leurs 150 ans du 2 juillet au 6 août, cette année avec douze dates pour treize spectacles. Deux opéras sont à l’affiche : Guillaume Tell de Rossini et Don Giovanni de Mozart. La VIIIe symphonie de Mahler sera à la dimension de l’événement avec l’Orchestre national de France et le Philharmonique de Radio-France réunis pour la première fois de leur histoire. Outre les concerts et la danse avec Roméo et Juliette du ballet de Monte-Carlo, la venue de la soprano Anne Netrebko, la présence de Placido Domingo, et Jeff Mills, le singulier prince de la musique électro au sein du festival lyrique, étoffent l’affiche.

  • Le 17 juillet, Roméo et Juliette par le Ballet de Monte-Carlo;
  • Le 20 juillet, gala Netrebko et Eyvazov Annulé ;
  • Le 29 juillet, la VIIIe Symphonie de Mahler ;
  • Les 2 et 6 août, Don Giovanni de Mozart ;
  • Le 4 août, Ciné-concert avec Jean-François Zygel.

Renseignement aux Chorégies d’Orange